La transformation numérique accélérée du secteur des transports a profondément modifié les infrastructures techniques, les modes de gestion et les interactions avec les usagers. Cette modernisation a apporté agilité, efficacité et connectivité, mais a aussi introduit une exposition massive aux cybermenaces. Les opérateurs de transport deviennent aujourd’hui des cibles privilégiées pour les attaquants.

Des infrastructures critiques particulièrement vulnérables

Dans les systèmes de transport modernes, les réseaux IT et OT sont désormais interconnectés. Logiciels embarqués, plateformes de billetterie, infrastructures cloud, capteurs IoT, gestion de flotte, supervision à distance… Tous ces éléments augmentent la surface d’attaque. La complexité croissante des architectures expose les opérateurs du transport à des menaces multiples : ransomwares, compromissions d’accès, exfiltration de données, attaques sur la chaîne d’approvisionnement numérique, etc.

Les acteurs du transport doivent faire face à plusieurs défis majeurs : fragmentation des systèmes, dépendance à des prestataires numériques dont la maturité cyber peut varier, manque de visibilité sur l’ensemble du périmètre, insuffisance des ressources dédiées à la sécurité ou encore sensibilisation incomplète des collaborateurs.

Use case : l’attaque ransomware subie par Transport for London

En septembre 2024, Transport for London (TfL), l’autorité responsable de l’ensemble des transports publics de la région londonienne, a été la cible d’une cyberattaque de type ransomware. Cette attaque a paralysé plusieurs de ses services numériques critiques. Le site de vente de billets en ligne a été suspendu, l’accès aux outils internes restreint, et des données personnelles de clients – noms, adresses, e-mails et informations bancaires – ont été compromises. Le coût total de la cyberattaque est estimé à environ 30 millions de livres, dont 5 millions ont été consacrés à l’intervention d’experts externes, à des mises à jour urgentes et à la sécurisation du système d’information. L’impact financier s’est également traduit par une révision du résultat d’exploitation attendu, qui est passé de 161 millions de livres à seulement 23 millions. À la suite de cette attaque, TfL a lancé un plan de modernisation de son infrastructure numérique et a investi significativement dans sa cybersécurité. Ce cas illustre concrètement les conséquences opérationnelles et économiques que peuvent engendrer les cybermenaces lorsqu’elles visent un acteur majeur du secteur des mobilités.

Réduire la surface d’attaque grâce à une stratégie globale

Face à ces menaces, il est essentiel d’adopter une approche globale de cybersécurité, articulée autour de trois axes complémentaires : prévention, détection et réponse aux incidents. La première étape consiste à appliquer des mesures fondamentales permettant de réduire la surface d’exposition. Cela passe notamment par la mise en place d’une authentification forte (MFA) et d’une gestion centralisée des identités (IAM), mais également par la protection des données sensibles grâce au chiffrement, à des sauvegardes régulières et à l’utilisation de solutions DLP.

La mise à jour régulière des correctifs de sécurité est incontournable. Il en va de même pour la sécurisation des environnements cloud et réseau, souvent mal configurés. Une attention particulière doit être portée à la formation continue des collaborateurs. Le facteur humain reste la première faille exploitée dans la majorité des attaques. Les simulations de phishing ou les modules de sensibilisation constituent des leviers efficaces pour renforcer la vigilance collective.

Aller plus loin avec des solutions de cybersécurité avancées

Au-delà des bonnes pratiques essentielles, les opérateurs doivent se doter d’outils de sécurité avancés pour renforcer leur posture défensive. L’EDR (Endpoint Detection and Response) permet une supervision continue, l’analyse comportementale des terminaux et une remédiation rapide en cas d’attaque. Le SIEM (Security Information and Event Management) centralise et corrèle les événements de sécurité pour faciliter la détection d’incidents. Le SOAR (Security Orchestration, Automation and Response), quant à lui, automatise la réponse aux attaques en orchestrant les processus internes et en accélérant les décisions.

Ces solutions doivent idéalement être intégrées dans un SOC (Security Operations Center) managé, capable d’assurer une surveillance 24/7. Cette approche garantit une détection proactive des menaces et une capacité d’intervention rapide, limitant ainsi les impacts d’une cyberattaque sur les services de transport.

Une mobilisation collective pour une cybersécurité résiliente

La cybersécurité dans les transports repose sur une coordination étroite entre les directions informatiques, les prestataires, les experts externes et l’ensemble des collaborateurs. Elle exige une culture commune, des processus structurés, une vigilance permanente. Renforcer les défenses, c’est aussi anticiper, documenter, tester, auditer, et surtout coopérer.

Dans un monde numérique où la menace est permanente, la résilience passe par la préparation. Et la préparation commence par le bon partenaire.

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