Telegram est une application de messagerie instantanée lancée en 2013 par les frères Pavel et Nikolai Durov. Connu pour son interface conviviale, Telegram permet aux utilisateurs d’envoyer des messages, des photos, des vidéos et des fichiers, ainsi que de passer des appels vocaux et vidéo. De plus en plus populaire,  cette application a fait l’objet d’une attention particulière suite à l’arrestation de son fondateur, Pavel Durov, à l’aéroport du Bourget en France. Cette situation a mis en lumière les controverses et les enjeux entourant cette plateforme. Voici cinq choses à savoir sur Telegram pour comprendre pourquoi cette application est au cœur des débats.

1. Le chiffrement et la sécurité des données

Telegram se distingue par son architecture de chiffrement, mais elle présente des spécificités que les professionnels de la sécurité doivent comprendre en profondeur. Contrairement à des services comme Signal, Telegram n’implémente pas le chiffrement de bout en bout par défaut pour les communications classiques. Seuls les « chats secrets » utilisent ce mécanisme via le protocole MTProto, développé en interne. Bien que MTProto soit ouvert à l’audit, des questions subsistent quant à sa robustesse et à sa transparence. En l’absence de chiffrement de bout en bout par défaut, les conversations régulières sont vulnérables à des interceptions sur les serveurs de Telegram.

2. Les risques associés au stockage cloud

L’une des caractéristiques de Telegram est son recours au stockage cloud pour la gestion des messages, des médias et des fichiers. Cette approche facilite l’accès multi-appareils mais introduit également des vulnérabilités. Les données stockées sur les serveurs de Telegram ne bénéficient pas d’un chiffrement de bout en bout, ce qui les expose à des risques en cas de compromission des serveurs ou de réquisitions légales. Les experts en cybersécurité doivent être conscients que les données peuvent être accessibles à des acteurs malveillants si la sécurité des serveurs de Telegram est compromise.

3. Le potentiel et les menances d’une bot API

Telegram offre une API bot puissante qui permet de développer des bots pour automatiser des tâches variées, allant de la gestion des groupes à l’intégration avec d’autres services. Cependant, cette fonctionnalité représente également un risque considérable. Les bots malveillants peuvent être utilisés pour des attaques de phishing, la diffusion de malwares, ou la collecte de données sensibles. Pour les équipes de sécurité, il est crucial de mettre en place des mécanismes de détection proactive pour identifier et neutraliser les bots à comportement suspect au sein des canaux Telegram surveillés.

4. Les défis de surveillance et de réponse pour les groupes et canaux

Les groupes et canaux publics de Telegram sont souvent utilisés pour la diffusion rapide et massive de contenus, y compris des informations illégales ou des données compromises. Ces espaces peuvent devenir des vecteurs de diffusion pour des campagnes de désinformation ou la coordination d’activités criminelles. Les spécialistes en cybersécurité doivent développer des stratégies avancées de surveillance, comme Reveelium pour détecter les anomalies et menaces émergentes.

5. Les implications pour la traçabilité face aux pseudonymes et l’anonymat

Telegram permet aux utilisateurs de s’enregistrer avec des pseudonymes ou des numéros de téléphone jetables, rendant l’anonymat plus facile à maintenir. Si cela protège la vie privée dans des contextes sensibles, cela complique également les enquêtes pour les professionnels de la cybersécurité. L’identification et la traçabilité des acteurs malveillants deviennent ainsi plus difficiles, nécessitant des approches sophistiquées pour le suivi des activités suspectes, telles que l’analyse comportementale et la corrélation des métadonnées.

Recommandations techniques pour les entreprises

Pour les entreprises, l’utilisation de Telegram nécessite des précautions techniques spécifiques. Il est impératif de configurer des politiques de sécurité strictes, incluant l’utilisation exclusive des « chats secrets » pour les communications sensibles, l’audit régulier des bots utilisés dans les canaux d’entreprise, et la formation des employés aux meilleures pratiques en matière de sécurité. De plus, il est recommandé de mettre en place des systèmes de surveillance et de réponse aux incidents capables de détecter et d’analyser les menaces émanant de Telegram, en s’appuyant sur des outils de sécurité avancés comme Reveelium.

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